Le sable s'est mué en terre, une argile sèche, friable et poussiéreuse. Rouge. Carmine. Écarlate, tant et si bien que les rares orages qui s'y sont aventurés et ont tapissé le ciel cruel dessine des sillons qui font saigner la terre.
La ville est proche désormais, si proche... La terre semble si fragile qu'elle pourrait s'ouvrir à chacun de vos pas et s'écarte en écailles sous vos empreintes fatiguées. Il vous semble que ce paysage n'a pas de frontières, je me trompe ? Tout n'est que dunes plus hostile que la précédentes et les trois autres que vous avez gravi. Vous ne pouvez même plus déceler vos pas sur la surface aride.
D'où êtes-vous venus ? Depuis combien de temps voyagez vous ? Cela n'a pas d'importance... Rien n'existe ici, hors du temps, une semaine se sera écoulée, peut-être dix, peut-être un siècle. Ici ne sont que le silence et les dunes rouges.
Au détour d'un flanc rougeoyant, parfois un crane immaculé se dessine, surgit des profondeurs terrestres pour accueillir la lumière trop forte et vous fait détourner les yeux.
Mais je te le dis, voyageur. Tu n'es plus si loin désormais. Comme je l'ai dit; peut-être une heure... Peut-être un siècle. Cela n'est jamais qu'un fragment d'éternité après tout.